La Guilde Mahé
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 Marceline Desbordes-Valmore

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Sindraye




Messages : 1
Date d'inscription : 27/05/2009
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Marceline Desbordes-Valmore Empty
MessageSujet: Marceline Desbordes-Valmore   Marceline Desbordes-Valmore Icon_minitimeMer 27 Mai - 21:19

Marceline Desbordes-Valmore est la fille d'un peintre en armoiries, devenu cabaretier à Douai après avoir été ruiné par la Révolution. À la fin de 1801, Marceline et sa mère partent pour la Guadeloupe, après un séjour à Rochefort et à Bordeaux, où Marceline devient comédienne. En mai 1802, la mère de Marceline meurt de la fièvre jaune et en septembre de la même année. De retour en métropole, Marceline joue au théâtre à Lille et à Douai. Comédienne et chanteuse, elle se produit notamment à l'Opéra-Comique et au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, où elle incarne Rosine dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais. Au cours de sa carrière théâtrale, elle joue souvent des rôles d'ingénue. Elle crée plusieurs pièces de Pigault-Lebrun, rencontre Talma, qu'elle admire, Marie Dorval et surtout Mademoiselle Mars, qui sera son amie jusqu'à la fin de ses jours.
Elle perd un fils de cinq ans, en 1816, né d'une liaison avec un comédien, qu'elle nomme Olivier dans ses poèmes. Elle se marie en 1817 avec un acteur, Prosper Lanchantin, dit Valmore. Elle en a trois enfants, dont un seul, Hippolyte Valmore, lui survivra. Elle publie en 1819 son premier recueil de poèmes, Élégies, Marie et Romances. Par la suite, ses ouvrages les plus importants sont les Élégies et poésies nouvelles en 1824, les Pleurs en 1833 , Pauvres fleurs en 1839 et Bouquets et prières en 1843. Toutes ces œuvres, dont le lyrisme et la hardiesse de versification sont remarqués, lui vaut une pension royale sous Louis-Philippe et plusieurs distinctions académiques. Elle donne aussi des nouvelles et compose des Contes, en prose et en vers, pour les enfants.
Son instruction limitée est compensée par son grand travail d'autodidacte. Honoré de Balzac, qui admirait sincèrement son talent et la spontanéité de ses vers, « assemblages délicats de sonorités douces et harmonieuses et qui évoquent la vie des gens simples »1 lui écrivait en avril 1834 en parlant d'elle-même :« (...) Elle a donc conservé le souvenir d'un cœur dans lequel elle a pleinement retenti, elle et ses paroles, elle et ses poésies de tout genre, car nous sommes du même pays, Madame, du pays des larmes et de la misère. Nous sommes aussi voisins que peuvent l'être, en France, la prose et la poésie, mais je me rapproche de vous par le sentiment avec lequel je vous admire. ».
Elle est ainsi considérée comme une poétesse ayant joué un rôle majeur dans l'évolution de l'écriture par Paul Verlaine, qui déclare : « Nous proclamons à haute et intelligible voix que Marceline Desbordes-Valmore est tout bonnement […] la seule femme de génie et de talent de ce siècle et de tous les siècles […] » On lui sait gré d'avoir introduit des formes nouvelles : « […] Marceline Desbordes-Valmore a, le premier d’entre les poètes de ce temps, employé avec le plus grand bonheur des rythmes inusités, celui de onze pieds entre autres […] » Son personnage romantique d'autodidacte dont la vie malheureuse aurait nourri une sensibilité féminine n'est pas non plus étranger à ce succès. Charles Baudelaire s'intéresse plus à la personne qu'aux vers quand il affirme : « Mme Desbordes-Valmore fut femme, fut toujours femme et ne fut absolument que femme ; mais elle fut à un degré extraordinaire l’expression poétique de toutes les beautés naturelles de la femme. » suivi en cela par toute une tradition au XXe siècle.


Aveu d’une femme

Savez-vous pourquoi, madame,
je refusais de vous voir ?
J' aime ! Et je sens qu' une femme
des femmes craint le pouvoir.
Le vôtre est tout dans vos charmes,
qu' il faut, par force, adorer.
L' inquiétude a des larmes :
je ne voulais pas pleurer.
Quelque part que je me trouve,
mon seul ami va venir ;
je vis de ce qu' il éprouve,
j' en fais tout mon avenir.
Se souvient-on d' humbles flammes
quand on voit vos yeux brûler ?
Ils font trembler bien des âmes :
je ne voulais pas trembler.
Dans cette foule asservie,
dont vous respirez l' encens,
où j' aurais senti ma vie
s' en aller à vos accents,
celui qui me rend peureuse,
moins tendre, sans repentir,
m' eût dit : " n' es-tu plus heureuse ? "
je ne voulais pas mentir.
Dans l' éclat de vos conquêtes
si votre cœur s' est donné,
triste et fier au sein des fêtes,
n' a-t-il jamais frissonné ?
La plus tendre, ou la plus belle,
aiment-elles sans souffrir ?
On meurt pour un infidèle :
je ne voulais pas mourir.
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Marceline Desbordes-Valmore
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